Une œuvre sculpturale extra sublime, démesurée et une profondeur du sacré sont au cœur des intérêts de l’architecte Antoni Gaudi. Une analyse de cette photo expliquera la complexité technique.
Voici le temple de la basilique de la Sagrada Familia à Barcelone ; l’idée de sa création de construire différemment que la première version vient de l’architecte Antoni Gaudi (1852-1926). C’est un bâtiment complètement majestueux par sa beauté invinciblement disproportionnée. En 1925, les clochers des tours de la façade de la Nativité sont installés. On remarque l’élévation d’un début de la démesure de ce projet structural.
Quelles étaient les intentions de création de l’architecte Antoni Gaudi lors de la réalisation de sa plus grande œuvre ? Qu’est-ce que le retour aux formes catalanes gothiques nouvelles ? Comment a-t-il pris la photographie ?
Pour commencer, la photo est dans le but de la recherche des observations de Gaudi afin d’archiver l’image ou même de comprendre s’il y a un problème pour résoudre sa conception à plus tard. Tout ceci se repose sur l’étude naturelle de la construction du bâtiment.
Pour être capable d’adopter la prise de vue de cette photo, elle est aperçue de face. Le photographe inconnu, il fallait qu’il soit, lui aussi, en hauteur pour permettre de tout observer sans être en vue d’un angle en contre-plongée puisque la structure est déjà à une hauteur de plus de 60 mètres.
Cette démesure n’est pas à la légère puisqu’il y a deux personnages à côté du temple. On observe en arrière-plan de la photo que les appartements de la ville sont presque six fois moins haut.
Il existe encore l’ancien terrain avant la construction. On remarque au sol que c’était un parc avec un kiosque à journaux et des arbres. Il y a une sorte de transition du vieux vers la grande nouvelle infrastructure qui deviendra la basilique Sainte-Famille.
La photo ne montre aucun ornement, mais plutôt une architecture logique au style libre : néogothique catalan choisi par Gaudi. Le style catalan est un mix de la culture qui provient du nord de l’Afrique en région musulmane du peuple des Mudéjars avec celle du reste de l’Europe tel que le gothique. L’art mudéjar se caractérise par des formes géométriques très mathématiques, de la mosaïque parfaitement droite et colorée. Cette logique des styles est libre et elle est multiculturelle. Iside Puig Boada une élève de Gaudi nous l’explique dans les textes paroles et écrit :
« Cette connaissance lui permettait de créer des formes insolites, une architecture martelée, courbée, pliée au service d’une vision organique qui exigeait d’accueillir en son sein la complexité des formes de la vie et la poussé du phénomène vital. »[1]
Iside Puig Boada
Ce nouvel art d’une manière particulière typique de l’Espagne vient magnifier au point que le peuple glorifie la religion catholique parce que le peuple est très croyant. Étonnamment, il y a un tympan qui ne se trouve pas vers le portique ; elle a une nouvelle utilité. Elle est au même niveau que les pinacles à gauche de la photo et au-dessus du triforium. Le triforium est un balcon avec des colonnes neutres. Sa fonctionnalité est subtile par son utilité, car il est possible que les colonnes du triforium servent, non pas à être esthétique, mais plutôt d’arc-boutant. Au lieu, d’être à l’extérieur, ils sont à l’intérieur puisque la façade et les immenses tours ont besoin d’arc-boutant et de contrefort. C’est une photo d’un futur intérieur dans le futur transept. Cette photographie met en valeur l’étude du derrière de la façade de la Nativité. Cette façade se situe au nord-est de la basilique. L’image se trouve comme dans le transept.
Ces pinacles sont presque de la même hauteur que du mur en demi-cercle de l’abside, le chœur, qui ressemble à un morceau de nerf, mais bien non. L’abside n’est pas formée droitement, mais bien en hémicycle et pliée comme en triangle. En effet, ce mur est comme une feuille de papier qu’on plie à 90 degrés plusieurs fois à la verticale pour rendre la technologie gothique plus épurée et simple. Ceci était une solution pour gagner sa volumétrie et pour maximiser de la lumière dans le bâtiment. Cette idée a déjà été utilisée pour la première fois au Crystal Palace en 1851 à Londres pour leur toit. Les techniques gothiques sont tous et dans la même œuvre. On peut remarquer des arcs qui couvrent des rosaces et des vitraux. Ces vitraux n’ont pas encore été colorés par un maître verrier. Il y a beaucoup d’arcs lancéolés. La photo montre des trilobes qui ressemblent à des trèfles à trois feuilles. Sans ornement, il y a déjà un esprit de volonté organique qu’on comprend facilement dans les œuvres architecturales chez Antoni Gaudi par son procédé complexe.
La construction de leur avancement de ce présent spatio-temporel grâce à la photo se trouve au sommet des tours, car l’image prouve un indice essentiel : les échafaudages à une très haute altitude.
En avant-plan, il y a l’atelier et l’école de Gaudi. Son toit est inspiré des vagues de la mer. L’innovation de ces formes organiques aide aussi comme étant une gouttière lorsqu’il pleut.
« La Beauté est l’éclat de la Vérité. Puisque l’Art est Beauté sans Vérité, il n’y a pas d’Art. L’amour de la Vérité doit être par-dessus tout autre amour. La Création continue et le créateur utilise ses créatures afin de la poursuivre. Ceux qui cherchent à connaitre les lois de la nature pour réaliser leurs œuvres collaborent avec le Créateur. »[2]
Antoni Gaudi
Les objectifs de ce grand prestigieux architecte vont être réalisés puisqu’il a mis au point les démarches à suivre et les détails des plans techniques pour les prochaines progénitures.
[1] PUIG BOADA, Isidre, traduit par ANDREU-LAROCHE, Annie, ANDREU, Carles, Antoni Gaudi, paroles et écrit, précédé : « Gaudi, le Scandale », L’Harmattan, Paris, 2002, p. 17.
[2] Idem p. 19.
Bibliographie
- GIORDANO, Carlos, PALMISANO, Nicola, Basilique de la Sagrada Familia l’œuvre majeur de l’architecte Antoni Gaudi, Dos De Arte Ediciones, S.L, Barcelone, 2017, p.192.
- GIORDANO, Carlos, PALMISANO, Nicola, L’ensemble de l’œuvre d’Antoni Gaudi l’architecte le plus avant-gardiste et révolutionnaire de tous les temps, Dos De Arte Ediciones, S.L, Barcelone, 2017, p.168.
- PUIG BOADA, Isidre, traduit par ANDREU-LAROCHE, Annie, ANDREU, Carles, Antoni Gaudi, paroles et écrit, précédé : « Gaudi, le Scandale », L’Harmattan, Paris, 2002, p.324.
- CRIPPA, Maria Antonietta, Antoni Gaudi, Taschen, Paris, 2003, p.96.
- LAHUERTA, Juan-Jose, Antoni Gaudi : architecture, idéologie et politique, Gallimand/ Electa, Paris, 1992, p.346.
La photo est magnifique! J’ai hate de lire votre analyse.
Mon travail est terminé.
J’ai respecté tout les critères à la lettre.
J’ai hâte de connaitre votre appréciation 🙂
Une lecture très intéressante! Quel architecte phénoménal.
Merci Véronique Paprosky pour ce texte si bien articulé.