Jalon important de l’Art Nouveau: la Maison Autrique, première maison bourgeoise conçue par l’architecte Victor Horta. .
Source: Brussels Patrimoine. (2012-2013). « Maison Autrique, Chaussée de Haecht 266 ». Récupéré de https://monument.heritage.brussels/fr/buildings/22048
Cet essai permettra de présenter et d’analyser la conception et la restauration de la Maison Autrique, mais aussi l’ensemble des détails architecturaux de la demeure qui permettent toujours aujourd’hui, de permettre aux utilisateurs de fréquenter l’un des premiers bâtiments issu de l’Art Nouveau. La Maison est d’ailleurs située à Bruxelles et a été conçue par Victor Horta en 1893 dans ce style d’Art Nouveau, pour Eugène Autrique.
Le plan historique
Historiquement, le mouvement Arts & Crafts se déclinera où l’on parlera d’Art Nouveau dans certains pays tel que la France, la Belgique et plusieurs autres pays d’Europe continentale. L’Art Nouveau, un mouvement artistique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, touche diverses disciplines du design d’objets, soit celui des courbes et des arabesques. Librement inspiré par la nature et privilégiant aussi le thème de la femme, l’Art Nouveau offre un véritable univers esthétique idéalement mis à la portée de tous. L’un des apports majeurs est d’avoir fait tomber la barrière traditionnelle entre les arts majeurs arts mineurs.
D’autre part, cette demeure représente une étape essentielle dans l’évolution de l’architecte et a d’ailleurs fait l’objet d’une restauration en raison du fait que le bâtiment fût laissé à l’abandon avant d’être vendu.
L’harmonie entre l’habitat humain et le monde naturel
On remarque sur le bâtiment à partir de la rue que des éléments naturels ne font pas partie intégrante du bâtiment. La façade de celui-ci est constituée de béton et il est par ailleurs jumelé à deux bâtiments. Il y a aussi aucune marge de recul avec la rue et le trottoir facilitant cet accès et créant une liaison jamais connu auparavant mais aussi c’est ce qui explique donc cette absence de végétation au niveau du sol à l’avant de la maison (Commune de Schaerbeek 2021, 2019). D’un autre côté, l’approche de l’architecte en concevant le bâtiment mise sur une architecture organique dans la conception et la représentation des matériaux malgré le fait qu’au niveau de la façade, il y a peu d’indices laissant place à cette compréhension de la présence de cette philosophie, mis à part les courbes dans la pierre. À l’intérieur cependant, la représentation des lignes dans le matériel de la maison laisse place à une forme organique où l’ensemble de celle-ci s’engloutit dans le rythme organique et linéaire, créant une fusion entre la structure et l’ornement. Puis, lorsqu’on s’aventure vers l’arrière du bâtiment, un jardin garni de plantes et d’arbres débouchant sur une cour arrière commune. Puis, on retrouve plusieurs puits de lumière et des verrières à travers la demeure représentant la volonté de Horta où pour lui, l’Art Nouveau devient une manière d’habiter l’espace.
La répartition des espaces
Le rez-de-chaussée du bâtiment est caractérisé par les trois pièces en enfilades : salon avec fumoir à l’avant, salle à manger et puis une véranda. Chacune de ces pièces sont reliées par des baies libres flanquées de piliers sous poutrelles métallique. Le fumoir y est bordé par des pilastres doublés d’une colonne, d’une cheminée surmontée d’une arcade en plein cintre et d’une banquette masquant l’escalier vers la cave du bâtiment.
Le sol de la cage d’escalier du rez-de-chaussée est distinctif de l’Art nouveau et de sa philosophie organique avec sa mosaïque exprimant une sensibilité nouvelle, caractérisé par des formes en arabesque, des courbes et un style extravagant et transgressif.
Au second étage, on retrouve une loggia; une galerie de faible profondeur. L’inspiration de Victor Horta par la période de la Renaissance est alors bien présente avec cette composante de la maison qui agit comme véritable pièce à vivre et y permet du même coup d’agrandir la superficie de l’habitation. Le style organique de l’art nouveau se présente d’ailleurs dans la loggia. En effet, celle-ci comporte des linteaux de bois sur pilier reposant sur un socle à dessin végétal stylisé. La façade du bâtiment à cet étage est couronnée par deux amortissements pouvant évoquer la silhouette du faucon Horus, l’un des symboles les plus communs de l’Égypte. On retrouve cette silhouette sur les avions égyptiens ou sur les hôtels et les restaurants de tout le pays. L’influence des arts décoratifs égyptien a donc eu une portée sur Victor Horta dans la conception de la Maison Autrique. L’enthousiasme pour le style artistique de L’Égypte ancienne est attribué par la conquête de l’Égypte par Napoléon où il y entreprit une expédition scientifique avec lui et y découvrit un style artistique se démarquant de ce qu’ils connaissant en Europe au 18e siècle.
Le second souffle
L’image principal de l’article, illustrant le plan la coupe et est intéressante puisqu’elle permet non seulement de saisir la hauteur de cette maison, mais aussi de l’entièreté des détails architecturaux sur la façade. En fait, lorsqu’on observe ce plan et qu’on le compare à une image du bâtiment à ce jour, on peut en conclure que le plan représente à merveille le bâtiment. Ceci est dû à la restauration que la maison a connue grâce à l’architecte Francis Metzger, qui lui a permis de connaître un second souffle à une époque où Bruxelles connaissait un urbanisme important où les bâtiments anciens étaient détruits (Metzger et Associés Architecture, 2022).
En outre, la restauration de la Maison Autrique lui a permis de conserver mais aussi de retrouver ses éléments architecturaux d’autrefois pour qu’il puisse perdurer dans le temps. La citation des propos de Francis Metzger lors de la restauration du bâtiment permet de constater l’ampleur de la dégradation du bâtiment à travers les années mais aussi des travaux qui ont dû être effectués:
« Les photos que nous avions étaient encore en noir et blanc et très imparfaites. Nous avons donc effectué des analyses stratigraphiques qui consistaient à prélever sur chaque mur les teintes de couleurs, couche par couche, pour retrouver une teinte et une texture. » (France Culture, 2021)
Dorénavant, la Maison Autrique conçue par Victor Horta est ouverte au public et permet aux visiteurs de saisir l’intérêt historique et esthétique de cette demeure. Il y a dorénavant des espaces d’exposition, une petite librairie thématique et une scénographie (Visits Brussels, 2018). La création et la restauration de ce bâtiment a donc permis d’obtenir aujourd’hui, une maison emblématique de l’Art Nouveau qui comporte d’ailleurs plus qu’un simple usage résidentiel.
D’autre part, la demeure reste un lieu unique où chacune des pièces crée un effet de théâtre et de mise en scène comme si le propriétaire venait de la quitter. Des effets divers du quotidien, le mobilier, des objets font de ce lieu un endroit vivant et non un musée morne. Des dispositifs vidéo et sonore ajoute de la poésie et aide l’imaginaire de l’utilisateur à plonger dans ce qui fût le quotidien passé de la maison.
Bibliographie
Atelier Stuc & Mosaic. (2022). « Mosaïque de l’Art Nouveau ». Récupéré de https://www.stuc-mosaic.fr/la-mosaique-de-style-art-nouveau/
Brussels Patrimoine. (2012-2013). « Maison Autrique, Chaussée de Haecht 266 ». Récupéré de https://monument.heritage.brussels/fr/buildings/22048
Commune de Schaerbeek 2021. (2019). « Maison Autrique ». Département d’Histoire, Tourisme & Patrimoine. Récupéré de https://www.1030.be/fr/culture-loisirs/histoire-tourisme-patrimoine/a-voir-a-visiter/maison-autrique
France Culture. (2021). « La Maison Autrique : la jeunesse de Victor Horta et la genèse de l’Art nouveau à Bruxelles ». Récupéré de (https://www.franceculture.fr/emissions/esprit-des-lieux/a-bruxelles-la-maison-autrique-la-jeunesse-de-victor-horta-et-la-genese-de-l-art-nouveau
Hisour Arts Culture Histoire. (2022). « Arts décoratifs de éclectisme égyptien ». Récupéré de https://www.hisour.com/fr/egyptian-revival-decorative-arts-21068/#:~:text=Le%20renouveau%20%C3%A9gyptien%20est%20un,bataille%20du%20Nil%20en%201798.
Metzger et Associés Architecture. (2022). « Autrique House». Récupéré de https://www.ma2.be/fr/projets/maison-autrique-15/
Université de Lièges. (2004). « Victor Horta à la Maison Autrique ». Récupéré de https://culture.uliege.be/jcms/prod_659816/fr/victor-horta-a-la-maison-autrique
Visit Brussels. (2018). « Maison Autrique ». Récupéré de https://visit.brussels/fr/place/Maison-Autrique
Wikidata. (2021). « Maison Autrique ». Récupéré de https://www.wikidata.org/wiki/Q2675725
Mon commentaire s’appuie principalement sur certains extraits du texte original, qui apportent des informations pertinentes, mais qui pourraient être exploités davantage sous l’optique du dessin architectural.
Le passage suivant : « librement inspiré par la nature et privilégiant aussi le thème de la femme » amène un point intéressant, mais n’est pas développé en relation avec le dessin architectural de la façade ni de la coupe. Pourtant, la façade, entre autres, est assez explicite dans son ornementation et dans ses formes qui, potentiellement, traduisent ce qui est avancé. Il en va de même pour le passage où l’on établit le fait que les courbes et les arabesques sont caractéristiques à l’art nouveau. Encore une fois, il serait bien d’aller chercher des exemples, dans les plans, appuyant cette affirmation. Par ailleurs, toutes ces notions de courbe et d’arabesque pourraient potentiellement rejoindre l’idée de l’architecture féminine énoncée plus haut. Cette dernière est souvent associée, de façon purement stéréotypée, à la notion de minceur, de finesse, de courbe, etc. D’un rapide coup d’œil au plan, on remarque, justement, la rondeur au coin des fenêtres, l’arche au-dessus de la porte d’entrée, les petites colonnes au diamètre assez fin et les deux ornementations torsadées au sommet du plan de façade. Finalement, les traits minces du crayon ou du stylo viennent appuyer cette impression de précision, d’élégance et d’organicité.
Cet autre passage : « absence de végétation au niveau du sol à l’avant de la maison » qui appuie, dans le texte, la liaison presque fusionnelle entre l’entrée du bâtiment et l’espace public extérieur comporte une nuance. Il n’est pas à négliger, ou, du moins, à mentionner, que le plan est dessiné en faisant abstraction générale à toute perspective d’espace réel, d’espace vivant, sur le lieu d’érection du projet. Ce faisant, il est difficile de prouver, à moins d’extrait provenant directement de l’architecte lui-même, que l’absence de végétation sur le plan signifie le désir d’une absence de végétation dans l’arrangement paysager. Par contre, il pourrait s’agir, à mon avis, d’une hypothèse qui pourrait possiblement être adressée dans seconde partie de ce travail.
Par ailleurs, les plans comportent un bon nombre de notes manuscrites qui ne sont pas à écarter. Ces dernières donnent des indices quant à l’utilité de ces plans qui, autrement, n’aurait pas été possible d’affirmer sans aucun doute. Après la lecture des inscriptions, on peut comprendre que ce sont des plans qui seront présentés à quelqu’un qui jugera si, oui ou non, Victor Horta aura le droit de faire bâtir son projet. Cela explique la nécessité, ou, du moins, l’avantage, d’un dessin d’aspect soigné et d’une représentation claire, fidèle et cohérente du projet qui serait à venir, ce que Horta semble réussir à merveille.
Pour ce qui est des sources bibliographiques, je vous suggère des ouvrages spécialisés sur l’art nouveau et, plus précisément, sur l’architecte Victor Horta (ouvrages disponibles à l’UQAM et dans d’autres bibliothèques universitaires à Montréal). Ces ouvrages seraient certainement utiles autant pour la première que pour la seconde partie de ce travail :
AUBRY, Françoise et al., Victor Horta à Bruxelles, Bruxelles, Racine, 1996, 143p.
MESNIL, Christian, Victor Horta: l’inventeur, Bruxelles, La Renaissance du Livre, coll. « Paroles d’Aube », 2001, 156p.
Dans la description interprétative de la maison Autrique de Samuel, le manque d’image ne permet pas de bien cerner la maison d’Autrique. L’ajout de photo permettrait de mieux appuyer les propos qui sont portés dans le texte. Bien que la description des formes du bâtiment soit complète et bien réalisée, on retrouve peu de description par rapport à la typologie du bâtiment.
Il serait aussi intéressant dans la description interprétative d’expliquer le passé et les origines de Victor Horta, le réalisateur du plan de la maison Autrique. Ceci pourrait permettre d’expliquer plusieurs caractéristiques que l’on retrouve sur le bâtiment. Le site suivant pourrait être une bonne source pour obtenir ces informations. En effet, on explique dans la bibliographie sur Victor Horta que ses constructions sont influencées par les mouvements d’Art Nouveau ainsi que l’Art Déco.(The Art Story, s. d.)
Un des points forts de la description interprétative de Samuel est la description de la forme du bâtiment. La source suivante permettra de bien cerner les différents détails présents sur le bâtiment.(Paquot, 2011) Samuel structure bien sa description en paragraphe pour faciliter la lecture du lecteur. De plus, ceci permet de bien séparer les différents sujets de sa description.
Finalement, un angle peu décrit dans la description est celui de l’intérieur. En effet, on ne retrouve pas de référence par rapport à l’intérieur du bâtiment, mais seulement par rapport à l’extérieur. L’intérieur est un aspect important qui peut déterminer la fonction du bâtiment selon la configuration choisie par l’architecte.
Les deux sources suivantes permettront d’élaborer sur la bibliographie de Victor Horta ainsi que sur plusieurs aspects typologiques de la maison Autrique.
Paquot, M. (2011, octobre). Victor Horta à la Maison Autrique. Culture – Université de Liège (Archives). https://culture.uliege.be/jcms/prod_659816/fr/victor-horta-a-la-maison-autrique
The Art Story. (s. d.). Victor Horta. The Art Story. https://www.theartstory.org/artist/horta-victor/
Ce dessin de la façade de la maison Autrique est aussi intriguant que révélateur. Tout d’abord, la coupe transversale combinée à la façade semble être une pratique assez technique de la part du dessinateur. Il serait fort intéressant d’en connaître l’intention surtout considéré l’ensemble des écritures sur le document. Serait-ce un dessin destiné à une approbation par les autorités municipales ou bien pour les constructeurs? Ceci étant dit, il se pourrait que l’origine purement technique du dessin serait la raison pour laquelle il réside une absence totale de végétation. En effet, l’absence d’espace pourrait donner raison à ce manque, mais il se pourrait aussi que ce soit en raison ce ne soit pas un dessin de présentation.
De plus, je suis tout à fait en accord qu’il est remarquable que la façade soit similaire à sa façade construite et préservée d’aujourd’hui. Or, je ne suis pas tout à fait en accord que l’entièreté des détails architecturaux aient été représenté. La porte, les meneaux de fenêtre, la partie de façade de l’alcôve du troisième niveau ainsi que les ornements forgés au-dessus de la porte principale ont tous été omis d’être représenté. Cette absence d’éléments demeure intriguant, voir étrange.
Enfin, peut-être serait-il possible de mieux comprendre le dessin à travers une analyse abordant simultanément le courant architectural à laquelle on associait la pratique de Victor Horta à l’époque. À première vue, le livre Victor Horta à Bruxelles par Aubry Françoise et al semble un bon départ pour regarder la maison Autrique dans un grand ensemble de réalisation. Il est possible de trouver ce livre à la bibliothèque de l’UQAM. Sinon, le livre La Maison Autrique: Métamorphoses d’une maison Art Nouveau par François Schuiten et Benoît Peeters traite précisément de l’œuvre d’Horta et pourrait être riche en informations pour de futurs précisions. Il est possible de faire une demande pour un prêt entre institutions auprès de la bilbiothèque de l’UQAM pour la version anglaise de ce livre.